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Animalia Production

jeudi 20 mai 2010

Critique de Les fausses confidences qui continue à Grenoble


THÉÂTRE / Un excellent texte de Marivaux, synthèse opportune de tout son univers ; un metteur en scène reconnu par le public et ses pairs ; des stars bankable capables de rameuter les foules : Les Fausses Confidences de Didier Bezace étaient programmées pour être le carton de cette fin de saison théâtrale nationale. Rôle qu’elles tinrent à merveille : une série d’une trentaine de représentations blindées lors de la création en mars dernier à Aubervilliers ; des critiques presse dithyrambiques qui virent ici une pièce populaire et intelligente ; et en bonus, une diffusion en prime time sur France 2. Pour la venue à Grenoble de ces Fausses Confidences, on ne pouvait que partager l’enthousiasme général : car oui, ce petit bijoux de Marivaux questionnant la sincérité du rapport amoureux est habilement monté par Didier Bezace, et solidement interprété par une brochette de comédiens impeccables – dont Pierre Arditi en valet machiavélique, et surtout la sublime Anouk Grinberg, qui campe Araminte, maîtresse troublée, objet de toutes les convoitises. Bezace fait ainsi pleinement confiance à ses interprètes dans un spectacle qui laisse transparaître tout le respect et l’admiration qu’il a pour Marivaux. Voilà donc pour notre contribution à la sacralisation de cette proposition… au final assez convenue et attendue. Car on émettra simplement une réserve en affirmant que Bezace, avec ses costumes d’époque et son décor de toiles peintes assez vieux jeu, ne prend finalement aucun risque. Bien sûr, les metteurs en scène ne sont pas obligés de tout réinventer à chaque pièce (ce serait d’ailleurs une gageure), mais on préfère nettement être surpris et retourné au théâtre, plutôt qu’accompagné et bercé.
Aurélien Martinez

LES FAUSSES CONFIDENCES
Du mardi 18 au vendredi 28 mai, à la MC2